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Expérimentation Des innovations dans l'utilisation des serres

Le CDHR Centre teste l'aéroponie sur le Coleus forskohlii. Grâce à cette technique, les racines sont simples à extraire et propres. En effet, elles « baignent » dans l'air et une solution fertilisante est pulvérisée régulièrement.

Le CDHR Centre, station d'Astredhor Loire-Bretagne basée à Saint-Cyr-en-Val, dans le Loiret, a ouvert ses portes aux professionnels le 4 septembre.

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Àl'heure où la lisibilité du marché est faible et la mise en production compliquée, pourquoi ne pas se diversifier et sortir de la production ornementale ? C'est le pari que font les professionnels de la filière, comme l'explique Mireille Savajols, directrice du CDHR Centre, le centre de développement horticole de la région Centre, station Astredhor Loire-Bretagne. « Nous devons offrir une nouvelle vision du végétal. En tant que centre public, nous devons impulser de nouveaux dossiers, donner des idées grâce à des essais, valider des techniques. Mais c'est au porteur de projet de monter une stratégie et de trouver des marchés. Tout est à créer, à imaginer ! »

Depuis 2014, la station a mis en place un essai pour produire des principes actifs, destinés à la cosmétique ou à la pharmacie. Des partenariats ont été tissés avec les professionnels du secteur de la Cosmetic Valley et avec la nouvelle « vallée numérique du végétal », un projet qui fédère les acteurs de ces trois secteurs. Patrice André, ancien responsable du laboratoire d'ethnobotanique de LVMH Recherche, associe le végétal et la cosmétique. « Les industriels ont tout intérêt à travailler localement, avec une traçabilité irréprochable, plutôt que d'aller chercher les plantes de l'autre côté de la planète. »

Être rentable et économe en intrants

L'objectif est de démontrer le bénéfice d'une production sous serre, qui soit rentable, économe en énergie et en intrants. Deux végétaux sont testés, le Coleus forskohlii et l'Artemisia annua, via différentes modalités : en pleine terre, en serre, en conteneur avec du substrat, de la perlite ou du coco, mais également avec une culture flottante ou en aéroponie.

La première année, les deux espèces ont démontré une bonne acclimatation à la région et une biomasse sous serre plus importante qu'en pleine terre. Les deux plantes ont produit des principes actifs, mais sans grande différence entre les modalités. En 2015, une nouvelle variété d'Artemisia annua a été testée. Elle devrait produire dix fois plus de principe actif. Jean-Marc Delacour, le directeur technique du CDHR Centre, est confiant. « En 2014, nous avons installé l'essai. Aujourd'hui, nous pouvons faire le lien entre ces espèces et la maîtrise technique de la culture en développant différentes modalités. Nous serons en mesure d'assurer la traçabilité des opérations (la maîtrise de l'eau, de la fertilisation, des aspects sanitaires avec la lutte intégrée...). La quantité et la qualité des principes actifs seront déterminantes, mais ce n'est pas le seul critère. Il faut regarder si les racines sont faciles à extraire, si les feuilles sont faciles à récolter, si elles sont propres, etc. On réfléchit à toute la chaîne de production. Nous devrions avoir des résultats intéressants à la fin de l'année. » La région Centre Val de Loire finance l'essai pendant encore dix-huit mois. Certains producteurs ont hâte que la culture soit opérationnelle.

Aude Richard

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